Nigeria


Performance macroéconomique

Tableau 1 : Aperçu de quelques indicateurs macroéconomiques

En 2023, l’économie nigériane a ralenti pour atteindre une croissance de 2,9 pour cent, contre 3,3 pour cent en 2022, en raison des prix élevés et du déclin du secteur agricole qui ont freiné la croissance. L’inflation moyenne a atteint 24,7 pour cent en 2023, contre 18,8 pour cent en 2022, en raison d’une confluence de facteurs, notamment la dépréciation du naira ainsi que les prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie (du fait de la suppression partielle des subventions des carburants). Le solde budgétaire s’est amélioré pour atteindre -4,2 pour cent du PIB en 2023, grâce à la croissance des recettes qui a été supérieure à celle des dépenses. Le ratio dette/PIB est passé à 46,3 pour cent du PIB en 2023, contre 39,4 pour cent en 2022. Le solde du compte courant est resté excédentaire, à hauteur de 0,3 pour cent du PIB en 2023, contre 0,2 pour cent en 2022, en raison de la baisse des importations par rapport à l’année précédente.

Perspective

L’économie nigériane devrait croître de 3,3 pour cent en 2024 avant de subir un léger ralentissement pour se fixer à 3,2 pour cent en 2025. Cette croissance de l’activité économique devrait être soutenue par l’augmentation de la demande privée et la croissance du secteur pétrolier, stimulée par la hausse des prix du pétrole brut et l’augmentation des activités de raffinage au niveau national. En plus de l’impact de la phase de montée en puissance de la raffinerie de pétrole de Dangote, le gouvernement s’apprête à mettre en service trois infrastructures de traitement du gaz, qui ajouteront environ 500 millions de pieds cubes standard de gaz par jour au marché intérieur. Cela stimulera la croissance de l’activité économique à court terme. Selon les projections, l’inflation moyenne devrait d’abord augmenter en 2024 pour atteindre 26,3 pour cent, avant de retomber à 21,5 pour cent en 2025, la dévaluation et la dépréciation subséquente du naira ainsi que les prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie devraient entraîner une augmentation du coût des biens et des services. Le solde budgétaire devrait se dégrader pour atteindre -4,6 pour cent du PIB en 2024, le gouvernement devrait absorber l’impact des subventions restantes des carburants, avant de s’améliorer pour atteindre -4,2 pour cent en 2025. L’amélioration du raffinage du pétrole brut dans le pays et l’augmentation des prix du pétrole soutiendront le solde du compte courant, qui se stabilisera à 0,3 pour cent du PIB en 2024 avant de diminuer légèrement à 0,2 pour cent en 2025, la stabilisation du naira devrait encourager l’augmentation des importations. Le ratio dette/PIB devrait augmenter régulièrement pour atteindre 46,6 pour cent en 2024 et 46,8 pour cent en 2025.

Défis à relever

Les risques qui pèsent sur les projections sont notamment l’insécurité causée par les insurgés dans le nord du Nigeria, qui devrait affecter la production agricole. En outre, la dépréciation continue du naira alimentera l’inflation qui, à son tour, freinera la croissance de l’activité économique. Les dérapages budgétaires dus à une éventuelle augmentation des subventions pétrolières et à la sous-performance des recettes générales constitueront des risques sérieux à la consolidation de la dette.

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