Nigeria

Indicateurs macroéconomiques

Perspectives économiques

Le Nigeria est le pays le plus peuplé de la région de la CEDEAO, avec près de 200 millions  d’habitants en 2019 (plus des deux tiers de la population de la région), soit une croissance de 2,6% par an. Malgré le dividende démographique et l’énorme potentiel économique du pays, les conditions sociales se sont à peine améliorées au cours de la dernière décennie.  Le PIB par habitant, qui se situe à 5 286 USD (en PPA), est en baisse de 6,8% depuis 2014. L’indice de développement humain (IDH), qui permet de mesurer la moyenne des progrès réalisés dans les principales variables du développement humain (santé, éducation et revenus), place le pays dans la catégorie des pays à faible développement humain (158e sur 188). La croissance démographique étant supérieure à la croissance économique, la contraction du PIB par habitant devrait se poursuivre à moyen terme. Les niveaux de pauvreté sont également élevés, dans la mesure où près de la moitié de la population (53,5%) vit avec moins de 1,90 $ par jour, d’après les estimations. Selon le Bureau national des statistiques, le taux de chômage est passé de 16,5% en 2017 à 23,1% en 2018, alors que la population active a augmenté d’environ 4,5% sur la même période.

Le Nigeria est la plus grande économie de la région et réalise près des deux tiers du PIB régional.  En 2019, son économie s’est raffermie pour atteindre un taux de croissance estimé à 2,3%, contre 1,9% en 2018. Cette reprise de la croissance résulte de la bonne tenue des secteurs des services et de l’industrie. La hausse des activités minières a été largement stimulée par un rebond des prix des matières premières, tandis que le secteur des services a été tiré par la construction et les TIC.

Les perspectives de croissance à moyen terme sont positives, vu que, selon les prévisions, la croissance économique devrait augmenter de 2,5% en 2019. Le rythme de la croissance est fortement tributaire des perspectives favorables des prix du pétrole, de l’agriculture et de la production pétrolière, ainsi que de la mise en œuvre des réformes prévues par le plan de relance et de croissance économique.

La situation budgétaire globale s’est détériorée, passant de 4,5% du PIB en 2018 à 5,0% du PIB en 2019. Cette détérioration est imputable à des dépassements de dépenses et à des retards dans l’exécution du budget. La dette publique est maintenue à un niveau relativement bas, à 29,8% du PIB en 2019, mais elle a augmenté progressivement au fil du temps, à mesure que la marge de manœuvre budgétaire se resserrait. En outre, le ratio des paiements d’intérêts aux recettes se situe à des niveaux insoutenables, atteignant près de 60% en 2018, et devrait passer à 63,0% en 2019. Le secteur extérieur s’est légèrement dégradé en dépit des bonnes performances à l’exportation en 2019. La balance des opérations courantes est passée d’un excédent de 1,3% du PIB en 2018 à un déficit de 0,2% du PIB en 2019. Cette tendance baissière s’explique en grande partie par la détérioration de la balance commerciale.

Le secteur financier est demeuré stable, mais la poche de vulnérabilités subsiste. Les ratios prudentiels des banques s’améliorent, mais un certain nombre de banques sous-capitalisées constituent toujours une grave menace pour la viabilité du système bancaire. Les ratios de solvabilité, de liquidité et de rentabilité sont stables, mais les prêts non productifs (NPL) sont relativement élevés, à 11,7% à fin 2018. Dans certains secteurs, notamment ceux du pétrole et du gaz, des transports et de l’électricité, les prêts non productifs représentaient en moyenne entre 3% et 30% du total des prêts.

Le climat des investissements est relativement stable, en dépit de contraintes institutionnelles et structurelles importantes. Selon l’enquête Doing Business Survey 2020 de la Banque mondiale, le Nigeria est classé 131e sur 190 pays, soit une progression de 10 places par rapport à 2017.  D’après ce rapport, l’accès au financement est l’un des principaux obstacles aux affaires au Nigeria, les petites et moyennes entreprises étant les plus touchées. Le crédit au secteur privé a été largement affecté par le choc historique des prix du pétrole, associé à une aversion au risque élevée résultant de l’importance des NPL et du rétrécissement des liquidités.  En fait, les flux d’investissements directs étrangers sont restés faibles tout au long de 2018 (0,5% du PIB), malgré les efforts du gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires et attirer les investissements à long terme.

Le Nigeria est loin de satisfaire aux critères de convergence de la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO). En 2019, seuls deux critères primaires (sur quatre) ont été remplis, tout en respectant les deux critères secondaires sur la variation du taux de change de +/- 10% et un ratio de la dette publique inférieur à 70%.

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