Performance macroéconomique
Tableau 1 : Aperçu de quelques indicateurs macroéconomiques
Le Burkina Faso a enregistré sur ce dernier quinquennat un taux de croissance moyen de 4,7 pour cent. L’activité économique du Burkina Faso n’a pu progresser que de 2,5 pour cent en 2022, contre 6,9 pour cent en 2021. Cette faible croissance s’explique en partie par les effets de deux coups d’Etat en huit mois et la fermeture des frontières avec les pays voisins qui s’en est suivie, ce qui a eu un impact négatif sur le commerce du pays. De plus, le conflit entre la Russie et l’Ukraine a suscité une hausse de l’inflation, qui a atteint 14,1 pour cent en 2022, contre 3,9 pour cent en 2021, soit le niveau le plus élevé de la décennie. Le déficit budgétaire a atteint 10,4 pour cent du PIB en 2022, contre 7,4 pour cent du PIB en 2021. La dette brute a augmenté mais est restée en dessous du seuil de 70 pour cent du PIB, soit 54,3 pour cent du PIB en 2022, contre 48,2 pour cent du PIB en 2021. Le déficit du compte courant s’est encore creusé pour atteindre 5,2 pour cent du PIB en 2022, contre 0,4 pour cent du PIB en 2021.
Perspective
L’économie du Burkina Faso devrait croître de 5 pour cent en 2023 puis de 5,3 pour cent en 2024. L’inflation devrait baisser mais demeurer au-dessus du seuil de 3 pour cent fixé par l’UEMOA. Le taux d’inflation devrait passer de 7,1 pour cent en 2023 à 5,6 pour cent en 2024. Le déficit budgétaire devrait se réduire, passant de 7,8 pour cent du PIB en 2023 à 6,7 pour cent en 2024. En revanche, la dette brute devrait poursuivre sa tendance haussière, passant de 58 pour cent du PIB en 2023 à 60,2 pour cent du PIB en 2024. Le déficit du compte courant devrait diminuer, passant de 3,9 pour cent du PIB en 2023 à 2,9 pour cent du PIB en 2024.
Défis à relever
L’insécurité croissante, due aux attaques terroristes dans le nord, est un frein à la croissance de l’activité économique. Le Burkina Faso, comme d’autres pays de la sous-région, reste confronté à la problématique de l’inflation. Une résurgence de l’inflation affectera négativement la croissance de l’activité économique. Le pays devra aussi faire face à des coûts de financement élevés, tant au niveau national que sur les marchés financiers régionaux. Enfin, une pluviométrie insuffisante pourrait porter un coup sévère au secteur agricole, qui reste essentiellement tributaire de la pluviométrie. Ces facteurs pourraient conduire à une dégradation de la notation de crédit, ce qui augmenterait encore le coût du financement.