Historique
La Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) est le bras financier de la CEDEAO appartenant aux quinze (15) Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) que sont : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
La Banque est issue de la transformation, en 1999, de l’ex-Fonds de coopération, de compensation et de développement de la CEDEAO en un groupe bancaire dénommé Groupe de la BIDC.
[Le Fonds avait lui-même été créé en 1975, en même temps que le Secrétariat Exécutif de la CEDEAO (aujourd’hui Commission de la CEDEAO) et est devenu opérationnel en 1979].
La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) avait démarré ses activités opérationnelles le 1er janvier 2004, sous la forme d’une société holding avec deux filiales spécialisées :
- le Fonds régional de développement de la CEDEAO (FRDC) dédié au financement du secteur public ;
- la Banque régionale d’investissement de la CEDEAO (BRIC) dédiée au financement du secteur privé.
Par Décision A/DEC.3/06/06 en date du 16 Juin 2006, la Conférence des Chefs d’État et Gouvernement de la CEDEAO a décidé de la réorganisation du Groupe de la BIDC en une entité unique dotée de deux guichets, l’un chargé de la promotion du secteur privé et l’autre du développement du secteur public. La Banque fonctionne sous cette nouvelle forme depuis janvier 2007. Le siège de la Banque est à Lomé au Togo.
Vision
La vision de la BIDC est d’être la première institution régionale de financement de l’investissement et du développement en Afrique de l’ouest et un instrument efficace de lutte contre la pauvreté, de création de richesse et de promotion de l’emploi en vue du bien-être des populations de la région.
Mission et Objectifs
La Banque s’est assignée pour mission d’aider à la création des conditions permettant l’éclosion d’une Afrique de l’Ouest économiquement forte, industrialisée, prospère et parfaitement intégrée, tant au plan interne que par rapport au système économique mondial, afin de profiter des opportunités et des perspectives offertes par la mondialisation. Conformément à ses statuts, l’objectif de la Banque est de :
- contribuer à la réalisation des objectifs de la Communauté, en accompagnant les projets de création d’infrastructures d’intégration régionale, et tous autres projets de développement dans les secteurs public et privé ;
- aider au développement de la Communauté par le financement de programmes spéciaux.
Structure du capital
Depuis le 10 Octobre 2011, la Banque a renforcé ses fonds propres, en portant son capital autorisé de 603 millions à 1 milliard d’UC, soit environ 1,5 milliard de dollars US, détenu à 70% par les régionaux (15 Etats membres de la CEDEAO), les 30% restants, soit environ 450 millions de dollars US sont ouverts à souscription pour les non-régionaux.
Domaines d’intervention
Les activités opérationnelles de la BIDC visent à jeter les bases d’un développement durable des Etats membres de la Communauté par le financement de projets régionaux et nationaux (tant publics que privés). La Banque intervient principalement dans les domaines suivants :
- infrastructures et équipements de base relatifs au transport, à l’énergie et aux télécommunications (routes, ouvrages d’art, chemins de fer, infrastructures portuaires et aéroportuaires, infrastructures de production, de transport et de distribution d’énergie, systèmes de télécommunications, technologies de l’information) ;
- développement rural et environnement (irrigation, contrôle des crues, hydraulique rurale, agriculture, élevage, pêche, protection de l’écosystème, énergies renouvelables, renforcement des capacités) ;
- secteur social (formation professionnelle, éducation, santé, appui à la décentralisation, équipements municipaux) ;
- industrie (agro-industrie, industrie minière, autres industries, transfert de technologie, innovations technologiques) ;
- services (services financiers, services relatifs aux technologies de l’information, ingénierie, hôtellerie, etc.).
Mode d’intervention
La BIDC intervient sous forme de :
- prêts directs à long, moyen et à court terme ;
- prise de participation ;
- octroi de lignes de crédit et mise en place d’accords-cadres de refinancement ;
- opérations d’ingénierie et de services financiers.
Réalisations
- Actionnaire fondateur de Ecobank Transnational Inc (ETI) ;
- Actionnaire fondateur de la compagnie aérienne ASKY Airlines ;
- Initiateur du Fonds africain des biocarburants et des énergies renouvelables (FABER), devenu SABER ;
- Partenaire et gestionnaire du Fonds de garantie des industries culturelles (FGIC) ;
- Des décennies d’expérience dans le financement de projets au sein et entre les États membres de la CEDEAO ;
- Partenaire majeur pour les programmes d’intégration régionaux et mise en œuvre de partenariats public privé dans les États membres de la CEDEAO.
Au plan interne, la BIDC a renforcé sa gestion administrative et financière, notamment dans le cadre des réformes engagées depuis 2007. Ceci s’est traduit par des résultats encourageants tant au niveau de la maîtrise des charges qu’au niveau de l’organisation efficiente du travail, avec un accroissement continu du volume d’activités.
En effet, après treize (13) années d’activité (2004 – 2016), la Banque a quasiment multiplié par 7,6 ses engagements nets cumulés, portés de 121 millions d’UC en janvier 2004 à 917,6 millions d’UC au 31 Décembre 2016 pour 135 projets actifs.
Depuis sa création (Fonds de la CEDEAO) au 31 Décembre 2017, le montant cumulé des interventions de la BIDC en faveur des pays ressort à 1,27 milliard d’UC, soit 1,702 milliard de dollars EU ou 1 059 milliards de FCFA pour 211 projets dans divers secteurs.
Conformément à sa mission, la BIDC continue d’orienter prioritairement ses interventions vers le financement des infrastructures, tous secteurs confondus, notamment les travaux d’interconnexion électrique, la construction de routes inter-Etats, l’aménagement ou l’acquisition des équipements portuaires, le désenclavement des zones rurales et le développement de la couverture numérique. Ces dernières absorbent à date environ 71,8% du montant des engagements nets cumulés de la Banque.
De même, comme l’indique le graphique ci-après, les interventions de la BIDC sont allées à l’ensemble des Etats membres de la CEDEAO.
Au plan externe, la Banque a entrepris plusieurs actions en vue de diversifier son actionnariat et de mobiliser davantage de ressources adaptées pour le financement de ses activités. A cet effet, du 1er janvier 2004 à ce jour, elle a mobilisé auprès des partenaires financiers et sur les marchés financiers de la sous-région, plus de neuf cent soixante-sept (967,7) millions de dollars EU.
Perspectives
Au titre de son plan stratégique, la Banque prévoit d’injecter dans l’économie régionale 1,32 milliards de dollar EU (environ 1 042 milliards de FCFA) pour la période 2016-2020. Ces interventions porteront essentiellement sur les projets régionaux structurant d’infrastructures, des secteurs de transports et d’énergie.