Performance macroéconomique
Tableau 1: Aperçu de quelques indicateurs macroéconomiques
La Guinée-Bissau a enregistré sur ce dernier quinquennat un taux de croissance moyen de 3,9 pour cent. L’économie de la Guinée-Bissau a connu un taux de croissance de 3,5 pour cent en 2022, contre 6,4 pour cent en 2021. Cette performance s’explique en partie par une réduction des exportations de noix de cajou. Toutefois, la forte croissance globale de l’agriculture et l’augmentation des investissements du secteur privé ont contribué à stimuler la croissance de l’activité économique. Le pays a enregistré un taux d’inflation de 7,9 pour cent en 2022, contre 3,3 pour cent en 2021. Cette inflation est principalement due à la guerre en Ukraine, qui a entraîné une hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Le déficit budgétaire a légèrement baissé, atteignant 5,5 pour cent du PIB en 2022, contre 5,6 pour cent en 2021. Cette performance a été réalisée dans un contexte où la mobilisation des recettes et les dépassements de salaires ont été plus importants que prévu. La dette s’est détériorée pour atteindre 79,5 pour cent du PIB en 2022, contre 78,9 pour cent du PIB en 2021. Le pays est donc à la fois confronté à un risque élevé de surendettement global et extérieur. Le déficit du compte courant s’est encore détérioré, passant de 0,8 pour cent du PIB en 2021 à 5,9 pour cent du PIB en 2022.
Perspective
La croissance économique devrait atteindre 4,5 pour cent en 2023 puis 4,9 pour cent en 2024. Elle devrait être tirée par l’augmentation des exportations de noix de cajou et des investissements du secteur privé. L’inflation devrait diminuer légèrement, passant de 7,3 pour cent en 2023 à 5,1 pour cent en 2024. Le déficit budgétaire devrait poursuivre sa tendance à la baisse, pour atteindre 3,8 pour cent du PIB en 2003 et 3,2 pour cent du PIB en 2024. Le ratio dette/PIB devrait également diminuer, passant de 76,5 pour cent en 2023 à 74,7 pour cent en 2024. Le déficit du compte courant devrait baisser pour atteindre 5,6 pour cent du PIB en 2023 et 5,3 pour cent du PIB en 2024.
Défis à relever
La Guinée-Bissau est connue pour être fortement exposée aux aléas climatiques. L’agriculture se trouve ainsi affectée et des conditions météorologiques moins favorables pourraient freiner la croissance de l’activité économique. Le pays continue de subir l’impact négatif des tendances inflationnistes mondiales. À moins que cette tendance inflationniste mondiale ne s’atténue, le pays devra faire face à des coûts de financement plus élevés, tant au niveau national que sur les marchés financiers régionaux. Le risque de surendettement dans un contexte de hausse des taux d’intérêt est un défi à prendre au sérieux. Les tensions politiques internes sont des menaces pour lesquelles des solutions structurelles doivent être trouvées.