Benin


Performance macroéconomique

Tableau 1 : aperçu de quelques indicateurs macroéconomiques

En 2023, l’économie béninoise a fait preuve de robustesse face à une myriade de chocs, notamment l’impact de la limitation des échanges avec le Niger en raison des sanctions financières et économiques imposées par la CEDEAO, qui l’ont contraint à fermer ses frontières avec ce pays. Par ailleurs, les défis macroéconomiques au Nigeria, en particulier la dépréciation du naira, ont eu un impact négatif sur le commerce entre les deux pays. Pour autant, l’économie béninoise a connu une croissance de 6,4 pour cent en 2023, soutenue par une forte croissance des secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des services. En 2023, après avoir fait partie des rares pays à connaître une inflation plus faible en 2022 qu’en 2021, l’inflation moyenne a doublé pour atteindre 2,8 pour cent, principalement en raison de la hausse des prix des hydrocarbures, la suppression des subventions sur le carburant au Nigeria ayant entraîné des répercussions sur l’économie béninoise. Les efforts d’assainissement des finances publiques ont continué à porter leurs fruits, le solde budgétaire se resserrant encore pour atteindre -4,5 pour cent du PIB, contre -5,6 pour cent en 2022, tandis que le ratio dette/PIB est resté stable à 54,2 pour cent en 2023, tout comme en 2022. En 2023, le solde du compte courant s’est amélioré, passant de -6,0 pour cent du PIB en 2022 à -5,6 pour cent du PIB.

Perspective

La croissance de l’économie béninoise devrait ralentir pour atteindre 6,1 pour cent et 6,0 pour cent en 2023 et 2024, respectivement, en raison, entre autres facteurs, de la faiblesse de l’approvisionnement en électricité en provenance du Nigeria et des prix élevés des carburants, ainsi que de la persistance de l’impasse sur la réouverture de la frontière avec le Niger. Les prix élevés de l’énergie devraient faire passer l’inflation moyenne à 3,0 pour cent en 2024, avant qu’elle ne retombe à 2,1 pour cent en 2025. Le solde budgétaire devrait continuer à s’assainir, pour s’établir à -3,7 pour cent du PIB et -3,1 pour cent du PIB en 2024 et 2025, respectivement. Cet effort sera soutenu par les augmentations prévues des recettes. Le ratio dette/PIB devrait augmenter légèrement pour s’établir à 53,4 pour cent du PIB en 2024 avant de redescendre à 52,4 pour cent en 2025. En 2024, le solde du compte courant du Bénin devrait se détériorer pour atteindre -5,8 pour cent du PIB, avant de retomber à -5,3 pour cent du PIB en 2025.

Défis à relever

La menace du Burkina Faso, du Mali et du Niger de quitter la CEDEAO, si elle est mise à exécution, pourrait entraîner des conséquences négatives sur les recettes du Bénin en raison d’une éventuelle réduction du commerce de transit avec les pays susmentionnés. Le pays est par ailleurs exposé à un risque de propagation d’attaques terroristes dans ses régions septentrionales à partir du Burkina Faso et du Mali. Cela affecterait la production agricole et entraînerait des déplacements de populations. En outre, une aggravation de l’approvisionnement irrégulier en électricité en provenance du Nigeria pourrait entraver la croissance de l’activité économique.

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