Indicateurs macroéconomiques
Les secteurs moteurs de croissance
Perspectives économiques
Au cours des dernières décennies, le Ghana a réalisé des progrès significatifs en consolidant la stabilité démocratique et en améliorant le niveau de vie de sa population. Les taux de pauvreté sont en baisse, passant de 52,6% en 1980 à 23,4% en 2016, avec cependant d’importantes disparités régionales. Environ 40% de la population rurale sont considérés comme étant pauvres, contre 7,8% de la population urbaine. Le niveau d’inégalité est élevé puisque le coefficient Gini est passé de 35,3 en 1987 à 43,0 en 2017. Le PIB par habitant, qui permet de mesurer le niveau de vie, a fortement augmenté, passant de 0,98 USD en 1980 à un montant estimé à 6 072,6 USD en 2019. S’agissant des principaux indicateurs du développement humain, l’indice de développement humain (IDH), qui est également un autre indicateur du progrès social, s’est considérablement amélioré. La valeur de l’IDH du Ghana en 2018 est de 0,596, ce qui place le pays dans la catégorie des pays à développement moyen et au-dessus de la moyenne en Afrique subsaharienne. Le taux de chômage a également diminué, passant de 8,2% en 1998 à 6,8% en 2015.
La croissance réelle du PIB a été soutenue en 2019, estimée à 7,5% contre 6,3% en 2017 (de loin la plus forte croissance enregistrée dans la ZMAO). Cette forte croissance résulte principalement de l’augmentation des activités minières (hausse de la production pétrolière, gazière et aurifère). Grâce à des politiques budgétaires et monétaires prudentes, les pressions inflationnistes ont été contenues à un chiffre pour la deuxième année consécutive, passant de 17,5% en 2016 à 9,3% en 2019. Les perspectives sont favorables, mais des risques de dérapage budgétaire à l’approche des élections générales de 2020 et de hausse des niveaux d’endettement pourraient compromettre les perspectives de croissance.
Le déficit budgétaire global s’est creusé, passant de 4,1% en 2017 à 7,1% en 2019, selon les estimations. Cette hausse procède de l’augmentation des dépenses, résultat de la hausse des recettes fiscales. La dette publique s’accroît également de manière constante, parallèlement à une accumulation importante et persistante de la dette extérieure. Le Ghana figure parmi les pays les plus endettés de la sous-région, avec un ratio dette/PIB estimé à 63,8% en 2019, contre 51,2% en 2014. La dette extérieure était de 27,3% en 2018, correspondant à 46,0% de la dette totale. Elle est en grande partie composée de dettes commerciales, dans la mesure où des obligations d’une valeur totale de près de 3,0 milliards de dollars US ont été émises au cours des dernières années. La conséquence directe en est que le Ghana est considéré comme un pays à haut risque de surendettement, ce qui se traduit essentiellement par une augmentation des risques de change, de taux d’intérêt et de refinancement. Les paiements d’intérêts exprimés en pourcentage des recettes totales dépassent 40% à fin décembre 2018. Le déficit du compte courant a augmenté, passant de 3,4% du PIB en 2017 à 3,6% du PIB en 2019.
Le secteur financier a conservé une stabilité générale, en dépit de la persistance de poches de vulnérabilités. Au total, neuf banques ont fait faillite, engendrant ainsi une lourde charge budgétaire pour le gouvernement. À la fin du premier semestre 2018, le secteur bancaire a traversé une période de grandes difficultés. À la faveur de mesures fructueuses, le système bancaire est désormais sécurisé, sain et stable dans l’ensemble. Le taux de prêts non productifs, qui constitue un bon indicateur de la solidité financière, a baissé, passant de 21,6% en 2017 à 18,2% en 2018, tout en restant relativement élevé par rapport à la moyenne régionale de 15,5%.
Le climat des affaires est favorable grâce aux progrès réalisés dans le cadre des réformes en cours. Selon l’enquête Doing Business Survey 2020 de la Banque mondiale, le Ghana est classé 118e sur 190 pays, un meilleur classement que celui des autres États membres de la ZMAO.
Le Ghana n’a pas encore rempli tous les critères de convergence de la Zone monétaire d’Afrique de l’Ouest (ZMAO). En 2019, trois des quatre critères primaires ont été remplis, tandis que les deux critères secondaires sur la variation du taux de change de +/- 10% et un ratio de la dette publique inférieur à 70% ont été remplis.