Nigeria


Performance macroéconomique
Tableau 1 : Aperçu de quelques indicateurs macroéconomiques
Le Nigeria a enregistré sur ce dernier quinquennat un taux de croissance moyen de 1,8 pour cent. L’économie nigériane a enregistré un ralentissement, avec un taux de croissance de 3,3 pour cent en 2022, contre 3,6 pour cent en 2021, en raison d’une baisse de la valeur ajoutée du secteur industriel (due principalement à une baisse de 19,2 pour cent de la production de pétrole et de gaz en amont) et de la faible croissance des activités agricoles (1,9 pour cent). Cependant, le secteur des services a progressé de 4,5 pour cent compensant à la fois le déclin et la faible croissance de l’industrie et de l’agriculture. L’inflation moyenne au cours de l’année a atteint 18,8 pour cent, contre 17,0 pour cent en 2021, ce qui correspond à l’augmentation des prix au niveau mondial. Le solde budgétaire s’est amélioré, passant de -6,0 pour cent du PIB en 2021 à -5,5 pour cent, tandis que la dette publique et le solde du compte courant se sont détériorés, passant respectivement à 38,0 pour cent du PIB et à -0,7 pour cent du PIB.

Perspective
L’économie nigériane devrait connaître une croissance modeste en 2023, en raison de la baisse envisagée de la production de pétrole et de gaz, des problèmes de liquidité et de la faible valeur ajoutée du secteur agricole (qui a été affectée par l’insécurité). La croissance devrait s’établir à 3,2 pour cent en 2023 et 2024, en raison des facteurs susmentionnés. Le Nigeria cherche à réduire les subventions pétrolières, afin d’alléger le poids de ses dépenses. Parallèlement, pour atténuer l’impact de cette politique sur la population, il est envisagé une augmentation de 40 pour cent sur les salaires de la fonction publique. L’effet net devrait être une amélioration du solde budgétaire, qui devrait s’améliorer légèrement pour atteindre -5,3 pour cent du PIB en 2023, avant de se détériorer à -5,4 pour cent du PIB en 2024. Cependant, la suppression des subventions se traduira par une augmentation des prix globaux, entraînant ainsi une inflation moyenne de 19,3 pour cent en 2023, avant de diminuer pour atteindre 16,8 pour cent en 2024. La dette publique devrait augmenter pour atteindre 38,8 pour cent du PIB en 2023 et 39,0 pour cent du PIB en 2024, tandis que le solde du compte courant devrait s’améliorer pour atteindre -0,6 pour cent du PIB en 2023 et -0,4 pour cent du PIB en 2024.

Défis à relever
Le niveau toujours élevé de l’inflation maintiendra les taux d’intérêt à un niveau élevé. Cela aura pour effet d’évincer le secteur privé et de freiner la croissance économique. La suppression des subventions sur les produits pétroliers et les augmentations salariales proposées devraient être gérées avec prudence, sous peine d’entraîner des troubles sociaux et des coûts budgétaires supplémentaires. Le Nigeria doit relever les défis de la production de pétrole et de gaz afin de générer des revenus qui lui permettront de faire face à ses dépenses et de réduire le besoin d’emprunter.

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