Côte d’Ivoire


Performance macroéconomique
Tableau 1: Aperçu de quelques indicateurs macroéconomiques
La Côte d’Ivoire a enregistré sur ce dernier quinquennat un taux de croissance moyen de 5,5 pour cent. Malgré une légère perte de croissance de 0,3 point de pourcentage comparativement à 2021, la Côte d’Ivoire a enregistré un taux de croissance appréciable de 6,7 pour cent en 2022, ce qui en fait le troisième taux le plus élevé de la CEDEAO. Cette performance a été tirée par la consommation privée, l’investissement public et les augmentations de salaires dans la fonction publique. L’inflation s’est établie en moyenne à 5,2 pour cent en 2022, contre 4,2 pour cent en 2021. Les facteurs qui ont conduit à la hausse de l’inflation comprennent l’augmentation des prix des denrées alimentaires, des transports et de l’énergie. Le déficit budgétaire s’est creusé pour atteindre 6,7 pour cent du PIB en 2022, contre 4,8 pour cent du PIB en 2021. Bien que la dette brute ait augmenté, passant de 50,9 pour cent du PIB en 2021 à 56,8 pour cent du PIB en 2022, elle reste dans des proportions viables. Le déficit du compte courant s’est davantage détérioré, passant de 4 pour cent du PIB en 2021 à 6,5 pour cent du PIB en 2022.

Perspective
La croissance du PIB devrait diminuer légèrement pour atteindre 6,1 pour cent en 2023 avant de connaître une légère hausse pour atteindre 6,4 pour cent en 2024. La croissance économique des prochaines années devrait être tirée par la construction, l’agro-industrie, l’extraction de pétrole et de gaz à partir des récentes découvertes en 2021, les autres industries manufacturières et les services (télécommunications et transports). L’inflation devrait chuter à 4,7 pour cent en 2023 et à 3,2 pour cent en 2024. Le déficit budgétaire devrait baisser progressivement pour atteindre 5,1 pour cent du PIB en 2023 puis 4 pour cent du PIB en 2024. La dette devrait continuer à augmenter pour atteindre 63,3 pour cent du PIB en 2023 et 60,6 pour cent du PIB en 2024. Le déficit du compte courant devrait progressivement baisser, passant de 6,1 pour cent du PIB en 2023 à 5,5 pour cent du PIB en 2024.

Défis à relever
L’inflation reste un risque dans la sous-région et la Côte d’Ivoire ne fait pas exception. Si cette pression inflationniste mondiale ne faiblit pas, le pays devra faire face à des coûts de financement plus élevés, tant au niveau national que sur les marchés financiers régionaux. Un rétrécissement des conditions financières mondiales augmenterait les coûts d’emprunt ainsi que la vulnérabilité de la dette du pays. En outre, une poursuite de la poussée inflationniste interne pourrait favoriser l’insécurité alimentaire et exacerber les niveaux de pauvreté. Toute détérioration de la situation politique au Sahel pourrait avoir un impact négatif sur la demande d’exportations ivoiriennes et intensifier les pressions sécuritaires sur les dépenses publiques. La violence électorale doit être maîtrisée lors des élections municipales et régionales d’octobre 2023 afin d’éviter un effondrement des récents progrès réalisés sur le plan politico-économique.

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